« [J]e peux clairement voir que j'ai vraiment, je sais pas... je me suis améliorée. J'ai vraiment plus d'outils. Des fois, je suis comme… je me sens mal pour… pour moi quand j'étais plus jeune. Parce que je souffrais beaucoup, mais, je sais pas pourquoi, je le disais pas... [...] Et maintenant, j'ai vraiment plus conscience, puis j'ai plus d'outils, finalement, qui me permettent d'identifier comme "Ah, ça c'est vraiment l'anxiété, puis ça c'est de moi." »
Au moment où elle prend part au projet, à l'automne 2019, Amélie est âgée de 20 ans et est étudiante en cinéma. Son trouble anxieux a été diagnostiqué lors de son adolescence, mais elle vit de l'anxiété depuis l'enfance. Aujourd'hui, au début de l'âge adulte, bien qu'elle en vive toujours – particulièrement lorsqu'elle traverse des périodes plus complexes –, elle comprend mieux les mécanismes de l'anxiété chez elle et éprouve un désir continu de mieux connaître l'anxiété comme sujet scientifique.
Lorsqu'on lui demande à quel moment l’anxiété est entrée dans sa vie, elle explique qu’il n’y a pas un, mais des moments. Toutefois, un événement de son enfance se distingue plus particulièrement : un séjour dans un camp de vacances.
Le premier gros moment où c'est arrivé, j'étais en 3e année.[…] Je suis allée à un camp de vacances. […] J'étais là avec une amie, mon frère, puis mon cousin. C'était un camp de vacances où on dormait. Puis, c'était la première fois où je dormais chez quelqu'un qui n’était pas de ma famille pour plus qu'une nuit. Puis, euh, j'étais vraiment excitée, t’sais, j'étais avec mon amie. Finalement, ça a été... ça a été vraiment terrible comme expérience [rire]. J'étais un de ces enfants au camp qui pleurait comme...tout le temps. […] Je voulais vraiment revenir chez nous. Puis, les moniteurs et monitrices voulaient pas me laisser parler à ma mère. J'ai pleuré comme…sept jours sur sept. J'étais vraiment un gros mess. Puis quand je suis revenue, ma mère, elle m'a dit – parce que je m'en souviens pas tant que ça mais... – elle m'a dit qu'à partir de ce moment-là, pendant un bout, je souriais plus. Puis, je voulais plus aller chez des amis. L'anxiété est entrée dans les sphères de ma vie... vraiment de manière intense. Je voulais plus faire des sleepovers chez mes amis... Je voulais même plus aller chez mes grands-parents. J'allais chaque été une semaine passer toute la semaine au chalet, avec eux. Là, je voulais plus. Je suis allée, puis je pense que je suis revenue après trois jours, parce que c'était trop stressant. Genre, je faisais des crises d'anxiété, mais je savais pas que c'était des crises d'anxiété non plus.
C’est à la suite de cet événement qu’Amélie commence à consulter une psychologue. À cette époque, comme elle l’explique, elle n’a pas conscience exactement de ce dont il s’agit :
[Q]uand j'ai commencé à consulter, j'étais pas très consciente que c'était de l'anxiété. J'étais en 3e, 4e année... Elle me traitait pour de l'anxiété, ma psychologue, mais, t’sais, y'a plein decomportements anxieux que j'avais que je disais pas, parce que je pensais qu'ils étaient très normaux; je savais pas que c'était de l'anxiété. [Par exemple], j'avais peur quand j'étais plus jeune que ma maison brûle... Quand je m'endormais, je dépluggais les lumières, puis je descendais en bas voir si le four était pas... s'il était fermé ou pas. Puis... ça, y'a certains de ces comportements que je lui ai jamais dit, parce que je pensais pas que c'était pertinent. […] [J]e savais pas que je faisais de l'anxiété. […] Je pensais qu'on m'amenait juste là parce que… j'étais triste, je voulais pas aller chez mes amis, je voulais pas aller chez mes grands-parents, etc.
C’est seulement à l’adolescence qu’elle en apprend davantage à ce sujet :
[Ç]a a été seulement diagnostiqué quand j'étais en secondaire 5, mon trouble d'anxiété, même si ça [faisait déjà] longtemps que je consult[ais]. Je sais pas pourquoi. Mais je suis consciente depuis que je suis... Ben, mettons, début secondaire; j'ai commencé à consulter à l'école secondaire même. J'étais vraiment consciente que c'était de l'anxiété que je faisais. Puis je lisais beaucoup sur l'anxiété, puis c'était très clair que...mes symptômes, puis la manière que... Je savais que c'était pas moi, c'était de l'anxiété. Je savais pas si c'était un trouble d'anxiété, je savais pas encore. Plus tard, je me suis doutée que c'était… qu’il y avait un nom pour [ça]...
Savoir que ce qu’elle vit est de l’anxiété, puis d’avoir le diagnostic officiel, l’aident d’ailleurs à mieux comprendre ce qu’elle vit au présent, mais aussi d’avoir un regard plus éclairé sur son passé :
Ben, ça m'a rassurée. J'étais comme « Ah, shit, ok. », puis j'ai commencé à lire, vraiment, puis effectivement, c'était comme... je pouvais avoir des réponses en ligne, t’sais? […] Là, quand j'ai commencé à... à genre analyser mes comportements, puis qu'est-ce qui était vraiment propre à un trouble d'anxiété […], ça a débloqué un peu des trucs. C'est encore en train de débloquer, y'a des trucs que je réalise pas que je fais qui sont propres à l'anxiété...
[J]e peux clairement voir que j'ai vraiment, je sais pas... je me suis améliorée. J'ai vraiment plus d'outils. Des fois, je me sens mal pour moi quand j'étais plus jeune. Parce que je souffrais beaucoup, mais, je sais pas pourquoi, je le disais pas... ça m'est jamais arrivé en tête de dire à ma mère comme « Ah, maman, quand je sors de la maison, je dois aller vérifier la porte 6 fois, t’sais, pour qu'elle soit barrée, parce que ça me stresse de laisser la porte débarrée... ». Mais j'imagine que quand t'es enfant, c'est comme... J'avais pas encore conscience... de... que c'était des comportements qui étaient pas bons pour moi... Et maintenant, j'ai vraiment plus conscience, puis j'ai plus d'outils, finalement, qui me permettent d'identifier comme « Ah, ça, c'est vraiment l'anxiété, puis ça c'est de moi. »
Elle remarque aussi que les manifestations de l’anxiété ont évolué chez elle au fil du temps :
Avant, j'avais des symptômes physiques, quand j'étais plus jeune, comme ma gorge était toujours serrée, t’sais, un symptôme vraiment classique. Elle était serrée, j'avais l'impression que je respirais pas bien, j'avais toujours l'impression que… j'étais en train de mourir [rire] ou que j'allais arrêter de respirer. Puis, j'avais... de la misère à avaler, c'était vraiment concentré sur ça. [J’avais] une peur d'arrêter de respirer, c'était comme un cycle. Maintenant, c'est... maintenant j'en ai plus tant que ça, à part… des fois, je sens que j'ai une boule dans le ventre, c'est des trucs vraiment simples, mes symptômes physiques sont moins... moins présents... Tsé, je suis vraiment plus dans ma tête. Je bloque, je veux plus parler… […] c’est plus des symptômes mentaux que j'ai, maintenant, plutôt que physiques.
Amélie voit plusieurs professionnel-le-s de la santé mentale de manière intermittente au cours de sa vie, chacun-e durant une certaine période. Son rapport à la thérapie est d’ailleurs très positif :
Souvent, ce qui arrive, c'est que je travaille pendant un bout [p. ex. 1 ou 2 ans] avec eux, puis ça se calme, donc on étire les rendez-vous... […] Puis là, un moment donné, on arrête. Puis souvent, quand je... je ressens que y'a quelque chose qui refait surface ou…y'a un nouveau problème, je prends un nouveau rendez-vous. Je suis très grateful pour tous mes thérapeutes, mes psychologues, parce que... je sais pas là, ils m'ont beaucoup aidée. C'est vraiment... c'est bien de savoir que y'a quelqu'un là, qui est vraiment neutre. Puis... j'aime ça savoir que j'ai quelqu'un à la fin de la semaine à qui je peux aller dire mes trucs. T’sais, ça fait vraiment longtemps que je consulte... […]. Ça fait vraiment partie de ma vie. Quand je rencontre du monde qui ont pas de thérapeute, ce qui est vraiment beaucoup de monde, je suis comme « Comment tu vis? » [rire]
Elle se sent aussi privilégiée que sa famille ait eu les moyens de lui permettre de consulter des psychologues, et l’ouverture d’esprit de reconnaître ce qu’elle vivait. Amélie jouit aussi d’un réseau important de proches et d’ami-e-s qui comprennent ce qu’elle vit et avec qui elle peut échanger à ce sujet, et avec qui elle sent qu’elle n’a pas besoin de faire semblant.
[J]'ai certain-e-s ami-e-s qui ont des profils plus anxieux et j'aime bien en parler avec eux, parce que je sais qu'ils vont comprendre. Parce que des fois, parler avec du monde qui sont pas... qui ont pas des profils anxieux, c'est un peu lourd. Mes ami-e-s sont toujours vraiment fin-e-s. Puis j'ai des bonnes amies, et des bons amis, puis ils vont jamais me dire des trucs vraiment wacks comme « Juste, calme-toi ». [rire][…] C’est le fun de parler avec des ami-e-s qui ont plus des profils anxieux, puis qui ont vécu la même chose. On se rappelle nos comportements qui sont nocifs pour nous-mêmes. Puis, mettons, ma cousine aussi, elle est... Elle aussi, elle consulte, puis je l'aime vraiment beaucoup. Elle aussi, elle a un profil anxieux. En fait, je la vois pas tant que ça, mais c'est une de mes personnes préférées à qui parler, parce que je sais qu'elle... genre, c'est bizarre à dire, mais des fois, quand je parle à quelqu'un d'anxieux, bien ils vont aussi projeter un peu leur anxiété sur moi, donc... ça peut être bien, mais ça peut être mauvais. Mais avec ma cousine, c'est toujours.... c'est calmant, puis elle est vraiment dans l'écoute.
Puis aussi, je trouve que c'est nécessaire que mes amis sachent. Y'a pas... Dans mon groupe d'amis... C'est pas vraiment un groupe d'ami-e-s qui cache des affaires, genre on sait qui est déprimé, qui est stressé, qui traverse des trucs durs. Je trouve ça vraiment nécessaire, parce que je veux pas... si je veux pas aller à un party, un jour, ou je veux pas aller chez quelqu'un, je vais juste dire « Ah, ben scuse, mais mon anxiété est juste intense en ce moment. », t’sais? […] Au secondaire, mettons, c'était plus comme « Ahh, ouais, je peux pas, là... » [rire], mais j'expliquais pas comme « Ah, ben en ce moment, j'ai des pensées vraiment très anxieuses, puis j'ai de la misère à sortir de chez nous. », mais là, je peux le dire à mes ami-e-s,donc ça, c'est bien. Je pense que c'est essentiel, oui.
L’anxiété va et vient chez Amélie. Comme elle l’explique, un fond est toujours présent, mais l’intensité de son anxiété et sa capacité à gérer celle-ci varie en fonction des périodes, et, naturellement, en fonction des événements de la vie. Par exemple, lors de l’été précédant son témoignage, elle a vécu une période plus difficile. Sa copine (avec qui elle n'est plus en couple au moment de l'entrevue) est partie quelques mois auparavant en voyage solo pour une année entière, en Amérique du Sud. Quelques semaines avant son départ et plusieurs semaines après celui-ci, ses journées deviennent particulièrement envahies, « consumées », comme elle dit, par l’anxiété :
[C]'est… c'est ma meilleure amie. Donc là, le fait qu'elle partait en voyage, […] ça a été vraiment tough... Parce que c'était la personne vers qui j'allais quand j'avais de l'anxiété, [mais, là, elle n’était plus là].
Mon anxiété me réveillait le matin, parce que je pensais beaucoup à ma blonde qui était partie. Puis là, j'étais comme « Fuck, je sais pas comment je vais affronter ma journée.» Mes symptômes ressortaient. J'avais pas faim. J'avais envie de vomir avant même d'avoir mangé. Puis, il fallait qu'y ait quelque chose qui me sorte... genre, je m'étais fait des plans, ou ma grand-mère me disait « Je vais venir te chercher demain pour aller magasiner ». Parce que c'est dur de sortir de la maison. Je me sentais vraiment paralysée, comme si c'était dur de marcher, c'était dur de me lever. Je pensais constamment... je ruminais constamment les pires scénarios. Puis c'est sûr qu'à un moment donné, pendant la journée, t’sais, t'oublies un peu, puis tu te sens mieux. Y'a toujours un moment de... Le stress, ça dure, ça monte, mais ça monte pas jusqu'à l'infini, un moment donné, ça redescend... Puis donc, c'est ça, j'allais magasiner avec elle, ça me calmait un peu, je pouvais manger un peu, mais y'a des journées où je mangeais zéro. Puis... je pleurais beaucoup pendant la journée. J'avais besoin d'en parler, j'en parlais à ma grand-mère. Puis là, quand je m'en allais pour revenir à la maison, mon anxiété revenait parce que j'avais vraiment peur d'être toute seule... Parce que quand t'es seule, tu penses, t'es plus dans tes pensées... Puis, j'avais peur de penser, justement, puis j’avais peur de qu'est-ce que ça allait engendrer.
Dans les moments très intenses, elle explique qu’elle peut vivre de la dépersonnalisation, un symptôme des troubles anxieux qui peut survenir en cas de stress intense. La dépersonnalisation se définit comme une « altération de la perception ou de la conscience de soi qui se manifeste par un sentiment de détachement de soi-même et par le sentiment de percevoir son corps ou son esprit à distance (p. ex., comme de se sentir dans un rêve) » (Psychomédia, 1996).
Quand j'étais toute seule, c'était dur. T’sais, je me suis fait aussi... des fois, de la dépersonnalisation. Quand je suis dans des moments vraiment stressants, j'ai vraiment l'impression que je suis dans un rêve, puis que je suis pas dans mon corps, puis ça, c'est vraiment bad-trippant. Donc, je faisais ça. [Ça m’arrive] quand je vais pas bien. [pause] C'est vraiment pas le fun... Puis... j'analyse tous mes sens […] je sais pas... je bad-trippais vraiment. Puis, j'avais peur que ça dure...
Au moment où elle offre son témoignage dans le cadre de ce projet, Amélie a plus de recul face à la situation qu’elle a vécue durant l’été précédent et se sent beaucoup mieux. Mais elle se rappelle que cette anxiété était liée à des inquiétudes pour l’avenir de leur couple, mais surtout à la peur d’être seule et de vivre de l’anxiété sans avoir auprès d’elle une personne non seulement très importante pour elle, mais aussi sur qui elle comptait énormément, en particulier lorsqu’elle vivait de l’anxiété :
[O]uais, c'était vraiment la peur d'être toute seule, puis... j'avais peur que les choses changent. C'est toujours stressant quand y'a un gros changement. Puis... de plus l'avoir aussi pour me calmer. C'est des peurs qui me... je ne suis plus avec elle, mais elles sont encore là, encore en ce moment – mais elles étaient vraiment, vraiment intenses avant... Puis juste de ne pas savoir, aussi... parce qu'elle... elle revient dans longtemps, donc de pas savoir exactement quand elle revient, puis d'être toujours en attente, ça c'était... ouais. [...] [C]'était mon safety person. Pis... quand elle est partie, c'est comme si on m'arrachait tous mes outils…
Au cours de l’été, elle est également aller rejoindre sa copine en Équateur, le temps d’un voyage. Là-bas, elle vit aussi des périodes d’anxiété, liées notamment au changement d’environnement et à l’inconnu. Mais elle n’est pas non plus démunie lorsqu’elle vit des périodes d’anxiété intense. Elle fait appel aux outils qu’elle connaît ou a développé avec le temps (par exemple, écrire dans son journal ou mettre en pratique des techniques de relaxation apprises en thérapie) :
Mais quand ça arrivait, je lisais mes trucs dans mon journal, mes outils... Je me forçais aussi des fois le matin à écrire. Un moment donné, j'ai téléchargé une application de méditation. Je prenais quand même des pauses dans ma journée pour me recentrer... Quand j'avais de la misère, un truc que je faisais aussi, par rapport aux sens, c'est un truc que mon psychologue m'avait donné il y a longtemps : c'est d’identifier 5 choses que tu vois, 4 choses que t'entends, 3 choses que tu peux toucher, 2 choses que tu peux sentir, 1 chose que tu peux goûter, puis c'est supposé de te re-ground quand t'es plus là. Plusieurs fois, durant ma journée, je faisais ça à voix haute, avec ma blonde. C'était un peu comme si j'étais en mode survie, je me forçais à faire des choses, parce qu'on est en voyage, on va faire des trucs... Mais c'était vraiment... Tsé, c'était dur. Le matin, c'était pire, le soir, ça redescendait, puis j'étais comme « Wow, je comprends pas pourquoi j'étais stressée ce matin... » Puis ça recommençait exactement de la même façon le lendemain. Puis… éventuellement, c'est parti...
En général, Amélie aime lire sur l’anxiété, comprendre scientifiquement comment elle fonctionne et entendre comment les autres vivent la leur; par exemple, en lisant des articles et ressources sur le sujet, ou en suivant un programme de groupe sur l’anxiété (chez l’organisation où elle a été recrutée pour le projet) :
Je me considère pas cartésienne du tout, puis souvent, justement, quand je suis dans mes phases d'anxiété, je suis vraiment dans ma tête, ça part d'un bord puis de l'autre [rire]... […] Mais là, ça... ça m'aide à juste me ground... puis juste me rappeler que c'est... – c’est sûr l'anxiété de tout le monde est vraiment différente – mais, quand je vois des recherches sur Internet, ou des trucs vraiment médicaux ou scientifiques qui ont été faits... je trouve ça vraiment calmant, parce que je suis comme... T’sais, c'est cliché de dire « Ah, je suis pas la seule. » Mais... c’est vraiment de voir que « Ok, les médecins ou les scientifiques, les docteurs, ont déjà étudié ça... Je suis pas perdue là-dedans... », puis que c'est pas comme si y'a pas de cure, c'est pas un truc super abstrait, ou une maladie qu'on sait pas comment régler.
En bref, si son trouble anxieux est présent dans sa vie et s’insère dans les hauts et les bas de celle-ci, Amélie a accumulé, avec les années, beaucoup d’expérience dans la gestion de celui-ci. Elle se connaît bien et continue de chercher à mieux comprendre ses propres mécanismes, à prendre soin d’elle, et, à travers ses difficultés, à croître :
[Les stress que j’ai vécus cet été, en lien avec le départ de ma copine] sont encore là, mais... j'ai vraiment travaillé sur moi. Et le fait, justement qu'on n'est plus ensemble, c'est un peu pour ça; c'est pour que je travaille sur moi, pour que j'aie pas besoin de... pour pas être dépendante affective d'elle. C'est un truc qui arrive, j'imagine, quand tu fais vraiment beaucoup d'anxiété, puis que t'as cette personne à ta disposition... [rire], avec qui t'as un lien vraiment fort, c'est vraiment dur de pas... T’sais, j'aurais pas de raison de pas l'appeler dès que je vais pas bien, dès que je capote. Mais faut vraiment que je le fasse par moi-même. [C'est important pour moi de développer plus ça] parce que sinon, je pourrai pas... Ça peut pas être ma vie de juste dépendre d'une autre personne, faut que je « dépende de moi » aussi.